Les marcheurs


Comme leur nom l'indique, ces élèves ne peuvent s'empêcher, chez eux comme à l'école, d'aller et venir sans arrêt. Petits, ils ont su marcher très tôt, et on fut très vite frappé par leur goût pour les marches, jouées de préférence par une fanfare comprenant timbales, tambours et trompettes.
Chez les marcheurs, la relation entre la tête et les pieds est immédiate. La pensée de l'une est reliée à la mobilité des autres. Les marcheurs portent toujours des chaussures de marche à lacets de cuir. Ils empruntent presque toujours la même route. Ce qu'ils font avec un maintien exemplaire, mains sur les hanches et tête levée. Si un obstacle survient, les obligeant soudainement à s'arrêter, ils rattrapent le temps ainsi perdu en adoptant un pas plus rapide. Les marcheurs ont souvent un sommeil agité, remuent les pieds en mesure et se mettent soudain à parler d'une voix forte, réveillant ainsi leurs parents terrifiés auxquels ils racontent le marathon de New York. Ils expliquent que la victoire leur a échappé en raison de leurs pieds douloureux.

« La marche humaine est – comme chez les chevaux – une démarche diversiforme. Il y a la marche à pied, la marche libre, le pas cadencé, et le pas de parade. A l'école, c'est le pas cadencé qui, lors des sorties scolaires, s'est imposé. Lors de certaines fêtes scolaires (bac, fin de cycle d'études), on pratique habituellement, dans la cour de l'école, le pas de parade. La parade scolaire n'est donc plus à exclure de la pédagogie moderne. » (Heinrich Pestalozzi)

Auteur: Wolfgang Viehweger
Traduction: Colette Martin

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