Les cannibales


Les cannibales (anthropophages) sont apparentés aux « gros-bouffeurs »(omnivores), les premiers étant toutefois plus difficiles que les seconds. Si, étant donné qu'aucune marchandise en cours de décomposition ne les arrête, on peut comparer les gros-bouffeurs à des vide-ordures, les cannibales préfèrent les produits frais. Ils s'abattent sur des camarades plus petits et plus faibles, les mordant au bras et aux mains, parfois même à la nuque, en faisant mine de mâcher. Ils le font en croyant que le fait de mordre d'autres élèves est susceptible de réguler leur taux de sels minéraux et d'albumine. Pour excuser ces mauvaises habitudes de leurs enfants, les parents parlent alors de fringale. Les psychologues scolaires signalent que le manque de viande dans les familles végétariennes peut conduire à ce que l'on se dévore entre congénères.
D'autre part, le cannibalisme est encore présent en Nouvelle Guinée et dans certaines régions du Brésil. La consommation de personnes étrangères à la tribu n'y est pas conditionnée par des habitudes alimentaires différentes mais par l'animisme. Quand le cannibale mange certaines parties d'un corps, sa force passe en lui, le rendant plus fort et plus rapide.
Cet avis est aussi celui des cannibales européens qui expliquent leur activité comme une priorité des plus forts sur les plus faibles. Et ce droit doit s'exercer aussi à l'école. Aucun avis définitif n'a encore émergé des conseils de professeurs et conseils d'administration. On tient le cannibalisme, qui n'a pas encore conduit à ce que les hommes se mangent entre eux, pour un effet de mode qui s'éliminera rapidement de lui-même.

« En 1544, le chercheur Sebastian Münster en a parlé pour la première fois dans un ouvrage sur les Caraïbes, où l'on pratiquait le cannibalisme, en tout cas lors des grandes fêtes tribales. Cette coutume ne s'est pas implantée en Europe. Le cannibalisme ne s'observe, chez de jeunes enfants et adolescents, que lors de manifestations le plus souvent ludiques. Cette façon de mordre ne doit pas être prise trop au sérieux par les parents et les enseignants, car elle n'est rien d'autre qu'une réminiscence pubertaire du meurtre et de la mutilation lors des guerres passées.
Les films et vidéos actuels, étalant la violence, conduisent aux mêmes réflexes.» (Heinrich Pestalozzi)

Auteur : Wolfgang Viehweger
Traduction : Colette Martin

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